Editions H


61Chi
Présentation

Biographie

61Chi est née en 1988 à Kaohsiung, ville située au sud-ouest de Taïwan, l’une des plus peuplées de l’île. Son pseudonyme est un jeu de mots sur la prononciation en mandarin de son nom, Liu Yi-chi. Elle vit actuellement à Taipei, où les raisons professionnelles l’ont poussée : elle est autrice de bandes dessinées, illustratrice et graphiste indépendante.

Après avoir obtenu un diplôme d’études supérieures en design, elle fait ses débuts en 2007. Depuis, elle a publié une douzaine de livres, principalement en auto-édition.

En 2012, elle est sélectionnée une première fois pour se rendre au Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême afin de représenter son île au Pavillon taïwanais. À cette occasion, elle découvre réellement la bande dessinée européenne.

Après avoir achevé un master aux Beaux-arts de Taipei, elle démarre sa carrière professionnelle démarre en 2014 avec la sortie de ROOM chez la maison d’édition Dala. En 2016, elle passe plusieurs mois à l’Egon Schiele Art Centrum en République tchèque. Entre décembre 2016 et février 2017, elle est en résidence à la Maison des auteurs à Angoulême, avec le soutien du Ministère de la Culture taïwanais, par l’intermédiaire du Centre culturel taïwanais à Paris.

Depuis, elle persévère dans l’intégration de divers esthétismes, issus du design et de différents arts, dans ses bandes dessinées et ses illustrations. Cette démarche donne une originalité certaine à ses travaux. Créant sur ordinateur pendant des années, elle a décidé de revenir au papier pour ses différents travaux graphiques. Adaptant actuellement en bande dessinée une histoire de Wu Hsiao-le (une autrice à succès à Taïwan), 61Chi est actuellement une des voix émergentes du manhua taïwanais.

61Chi est sur Instagram, Facebook et Weebly

Distinctions

En 2015, elle obtient, grâce à ROOM, la médaille d’argent au huitième Prix international du manga (Japan International Manga Awards). Ce prix est décerné chaque année par le Ministère japonais des Affaires étrangères à des auteurs non japonais.

En 2018, son livre Ordinary Days in Taipei obtient la médaille d’or dans la catégorie « Best Comic Strip Collection » aux neuvièmes Golden Comic Awards. Ce prix est quant à lui décerné par le Ministère de la Culture taïwanais. Le titre remporte aussi une médaille de bronze en 2019 au douzième Prix international du manga.

En 2020, c'est au tour de Sometimes in the City d'obtenir une médaille de bronze au treizième Prix international du manga.



Le P’tit Tapir
Histoire et mythologie

Tapir et tapir

Depuis 2013, on distingue cinq espèces, quatre américaines et une asiatique. Parmi elles, deux sont bien connues du grand public : l’une est américaine (tapir du Brésil) et l’autre asiatique (tapir de Malaisie ou tapir à chabraque).

Tapir du Brésil

Le tapir du Brésil, présent dans les deux tiers nord-est de l’Amérique du Sud, se retrouve en bande dessinée, par exemple dans les aventures du Marsupilami. S’il a une place de souffre-douleur du Marsupilami, il y est décrit comme ayant un comportement proche de nos sangliers européens. Il aime somnoler mais dès il se sent en danger, il fonce dans le tas tête baissée. Une image d’animal rustaud lui est donc apposée, bien différente de celle que l’on associe à son cousin de Malaisie, celui qui nous intéresse ici.

Tapir de Malaisie et

La présence en Chine ancienne de l’animal, (貘) en chinois, qui est probablement un ancêtre ou un cousin du tapir malaisien, est prouvée par plusieurs découvertes archéologiques. Nous le trouvons notamment représenté sur différents objets, dont le plus célèbre est le mòzūn (貘尊), un type de contenant ancien en forme de tapir.

Le premier zūn en forme de tapir a été découvert lors d’une fouille du tombeau N° 2 de Rujiazhuang (茹家庄), dans la ville de Baoji (寶雞), province du Sha’anXi (陕西), qui a été effectuée entre 1974 et 1975. C’est une pièce en bronze datant de la première partie de la dynastie des Zhou de l’Ouest (1046 – 771 av. J.-C.).

Celui-ci était censé contenir de l’alcool, mais il manquait le couvercle sur son dos. La pièce a été nommée zūn de mouton au vu de sa ressemblance avec un ovin, avant d’être correctement identifiée et renommée en 1993 en mòzūn par le spécialiste en objets de bronze Ma Chengyuan (馬承源), à cette époque directeur du Musée de Shanghai (上海博物館).
Plusieurs autres exemples de zūn de tapir ont été découverts depuis, notamment en 2006 dans la province de Shanxi (山西).

Dans les musées

En Occident, deux zūn sont conservés dans des musées, l’un au British Museum à Londres et l’autre au Smithsonian Museum à Washington DC.
En Chine, nous pouvons en trouver un exemplaire de la période des Printemps et Automnes (770 – 476 av. J.-C.) dans un musée local de la province du Shandong (山東臨淄齊國歷史博物館). Par ailleurs, un exemplaire en bronze orné d’or et de turquoise datant de la Période des Royaumes combattants (Ve siècle – 221 av. J.-C.) a été vendu aux enchères en 2008 pour 12 millions de dollars.

Autres représentations du tapir

Parmi les objets en forme de tapir, citons la sculpture en terre cuite rouge datant de la culture néolithique de Shijiahe (石家河文化), soit environ 4600 – 4000 av. J.-C. En outre, une représentation de tapir a été retrouvée à côté de celle d’un éléphant dans la ville de Tianmen (天门), province du Hubei (湖北), lors de fouilles sur le site archéologique de Denjiawan (鄧家灣).

Il est possible d'en voir différentes images et représentations sur le blog 一秀二书 (en chinois)

Dans les textes écrits

Le tapir est cité dans plusieurs écrits, notamment l’Ode au Porte-vent au Tapir de Bai Juyi (白居易), écrit vers 823. Le grand poète de la dynastie Tang y décrit le tapir comme « un animal ayant la trompe de l’éléphant et les yeux du rhinocéros, une queue de bœuf et des pattes de tigre », vivant dans les montagnes du sud. Dormir sur sa peau prévient de la maladie car sa forme peut contrer le mauvais sort. D’après le Livre des monts et des mers (山海經), cet animal se nourrit exclusivement de fer et de bronze.
Sur ce dernier point, notons que c’est une caractéristique de certains animaux comme le panda afin de s’alimenter en sel en hiver.

Une présence attestée

Outre ces différentes représentations ou descriptions de tapir, des fragments de fossiles de tapiridés ont été retrouvés en Chine, notamment dans la ville de Zhaotong (昭通), province du Yunnan (云南) et sur le plateau de Yuanqu (垣曲盆地), dans la province du Shanxi (山西). Ces fossiles indiquent la présence de tapirs géants (Megatapirus augustus) et de cousins éloignés du tapir (Helaletes, super famille des tapiridés, Tapiroidea) qui ont vécu en Chine durant l’ère du Miocène moyen (23 millions d’années – 5 millions d’années auparavant) et durant l’ère du Pléistocène supérieur (126 000 ans – 11 700 ans auparavant).

Véritables ancêtres du tapir moderne, ces animaux ont dû s’éteindre lentement du fait de leur répartition sur l’Asie du sud-est selon les spécialistes en paléontologie. De ce fait, le tapir malaisien est très proche des fossiles de tapirs chinois. Il faut dire que l’évolution de cette espèce est très lente, tout comme pour les éléphants et les pandas. Il ne serait donc pas illogique de penser que le tapir des dynasties Zhou puisse être un reliquat des tapirs chinois qui survécurent dans le sud de la Chine, voire des tapirs malaisiens importés.

Sources (en chinois) :


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